Algérie: le Parlement criminalise la colonisation française et exige excuses, archives et réparations

Rédigé le 24/12/2025
Le Mag


Le Parlement algérien a adopté une loi qualifiant la colonisation française de « crime d’État », selon RFI. Le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Brahim Boughali, a présenté le texte au vote en soulignant un « message politique clair exprimant l’attachement de l’Algérie à ses droits inaliénables et sa loyauté envers les sacrifices de son peuple », rapporte RFI.

Le texte couvre la période 1830-1962 et recense des faits tels que « tortures, pillages, exécutions ». Il réclame des « excuses officielles » de la France comme préalable à toute « réconciliation mémorielle », ainsi qu’une « indemnisation complète et équitable pour tous les dommages matériels et moraux » et la restitution des archives, notamment les cartes des sites minés et des essais nucléaires. L’Algérie demande aussi la décontamination des zones concernées.

Le projet s’inscrit dans un processus engagé de longue date: c’est la troisième tentative depuis 2001. En 2005, le président Abdelaziz Bouteflika avait bloqué le vote. En 2021, Emmanuel Macron avait reconnu que la colonisation de l’Algérie est un « crime contre l’humanité » tout en s’abstenant de présenter des excuses de l’État.

Le texte prévoit aussi des peines de prison pour les Algériens qui « glorifieraient » la période coloniale. Interrogé sur la position de Paris, le porte-parole du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, Pascal Confavreux, a indiqué ne pas commenter des « débats politiques qui se passent dans des pays étrangers ».